Rendez-vous avec le Millepertuis

J’ai décidé de vous écrire de courtes publications inspirées des plantes médicinales que je croise durant mes promenades. Mon objectif n’est pas de vous fournir une fiche technique détaillée de la plante en question (vous trouverez ça très facilement dans des centaines de bouquins qui le font bien mieux que moi), mais plutôt de vous donner deux ou trois vertus, parfois subtiles, pour lesquelles j’aime les utiliser. Ces publications ont vraiment pour double-objectif à la fois de vous sensibiliser aux dites « mauvaises herbes » que vous croisez au quotidien, et de vous parler de ma relation particulière avec ces dernières.

Aujourd'hui, je vais vous parler d'Hypericum perforatum...oui, j'ai bien dit millepertuis ! Pour moi, c'est vraiment la plante phare de l'été, avec ses petites fleurs qui rayonnent comme des milliers de soleils. On la croise le long des chemins, dans les prés, sur les ronds-points...elle est aussi discrète qu'éclatante pour qui sait la reconnaitre.

Saviez-vous que si l'on regarde une de ses feuilles en face du soleil, on voit qu'elle est percée de milles trous ? C'est une plante qui a fait couler beaucoup d'encre dans l'histoire de la phytothérapie ; il y a de nombreuses légendes et histoires qui l'entourent. Ma préférée est celle des peuples du nord qui racontaient que le suc rouge du millepertuis était le sang de Baldur, dieu du soleil, qui se scarifiait pour la terre à chaque solstice d'été.

C'est une plante parfois photosensibilisante par contact ou ingestion à cause de l'hypericine (un principe actif), souvent mal-aimée à cause de ça par les amis des herbivores. Cependant, elle reste est très interessante à utiliser.

Personnellement, j'aime l'utiliser sous deux formes différentes : en hydrolat et en huile solarisée.

1. Sous forme d'hydrolat elle n'est pas photosensibilisante, elle peut donc se prendre en journée sans craindre les rayons du soleil. J'aime l'utiliser sur un plan subtil pour les animaux qui ont vécu un traumatisme, ont une convalescence très difficile, ont perdu un compagnon de vie...en d'autres terme, pour ceux qui vivent un état pouvant s'apparenter à de la dépression. Par sa nature solaire et rayonnante, le millepertuis va rallumer la lumière chez l'individu.

Pour faire plaisir aux plus cartésiens d'entre vous, c'est aussi une plante très intéressante sous forme d'hydrolat à utiliser en externe de manière antagoniste, soit pour les problèmes de peau ayant de l'humidité (les crevasses purulentes, les blessures humides qui peinent à cicatriser, etc), soit au contraire pour les problèmes chaleur en excès (coup de soleil, brûlure, inflammation cutanée, etc).

2. Pour finir, l'huile rouge de millepertuis est une bénédiction pour la gale de boue ou tout problème de crevasses ou gerçures lié à l'humidité ! Que ce soit pour une vache, un âne ou un cheval, une application locale une fois la blessure propre et sèche fait des miracles. Attention toutefois à la photosensibilisation : c'est un soin à faire le soir et il faut protéger la zone du soleil par action mécanique (chaussette ou bandage) ou en gardant le cheval dans un endroit à l'abri de la lumière (stabulation, box, pré ombragé).

A bientôt pour de nouvelles aventures florales !