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Le cri de la carotte...

En cette fin du mois d'octobre, j'ai envie de vous partager une publication qui saura assouvir votre culture G !


Figurez-vous que ce titre assez rigolo raconte un phénomène récemment étudié : les carottes crient, mais leurs ultrasons ne nous permettent simplement pas de les entendre...et elles ne sont pas seules !


En 2023, une équipe de scientifiques de l'université de Tel-Aviv a publié ses découvertes dans le magazine international Cell. Ils ont placé des micros rendant les ultrasons audibles sur des plantes, et ils ont constaté que chaque espèce émet des sons aux rythmes et tonalités différentes. En d'autres termes, chaque plante a un langage qui lui est propre : le blé, le maïs, les vignes, les cactus...et les carottes !


Pour étudier le papotage des plantes, les chercheurs ont constitué deux groupes : un groupe de plantes confrontées à des stress (hydrique par manque d'eau, ou physique par arrachage de branches), et un groupe témoin ne subissant aucun stress. En moyenne, le groupe témoin n'émettait qu'un son par heure, alors que le groupe stressé jusqu'à une quarantaine de cliquetis.


Par exemple, les tomates sont très bavardes et parlent avec des clics similaires à des popcorns qui éclatent. Les chercheurs montrent que lorsqu'elles se trouvent en situation de stress, elles émettent des sons d'une puissance de 40 à 80 Mégahertz qui peuvent être entendus par les insectes et rongeurs à une distance de 3 à 5 mètres !


Ces sons semblent provenir d'implosions de bulles d'air dans le système vasculaire des plantes, mais comme le souligne la chercheuse Lilach Hadany « nous ne savons pas encore avec certitude à qui ces messages sont adressés, et surtout qui les écoute vraiment ». Une des hypothèses est qu'ils s'adressent à l'entourage immédiat des plantes : autres plantes, insectes, rongeurs et chauves-souris.


Mais pourquoi ? À quoi servent-ils vraiment ? Toutes ces questions sont encore sans réponses...


Depuis plusieurs années, on sait que les plantes ont recours à plusieurs stratégies défensives pour faire face à des situations à risques, par exemple en changeant de couleur, ou en modifiant leur gout pour ne plus se faire manger par les herbivores (coucou surpâturage et zones de refus !).


Cette recherche est particulièrement intéressante si on y porte un regard agricole : et si les agriculteurs de demain pouvaient écouter et traduire les messages émis par leurs cultures afin de déterminer les besoins précis des plantes : quand et comment arroser, voir les nuisibles avant leur propagation trop importante, etc...


Source : Khait, I., Lewin-Epstein, O., Sharon, R., Saban, K., Goldstein, R., Anikster, Y., ... & Hadany, L. (2023). Sounds emitted by plants under stress are airborne and informative. Cell, 186(7), 1328-1336.



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