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Le deuil...

Je vous partage deux lettres ouvertes que j'ai écrites durant le deuil de ma jument.

Pour moi, l'écriture à un petit quelque chose de thérapeutique.

Je me dis qu'en partageant mes mots, j'en aiderai peu-être quelques-uns...


Kywanne, 1 juin 2005 - 30 janvier 2019.


Je ne veux pas écrire pour vous raconter comme il était difficile de la voir en souffrance et de perdre une amie après 9 ans de vie commune, je pense que vous l'imaginez. Une parcelle de mon âme s’est envolée avec ma jument.


Dans son état, la laisser partir a été un soulagement, tant pour elle que pour moi. J’ai eu la chance qu’elle s’éteigne dans mes bras.


Merci Kywanne d'avoir passé 9 années à mes cotés ! J'ai une chance inouïe d'avoir eu ce petit bout de pur-sang dans ma vie durant cette période.


Grâce à elle, j'ai rencontré des personnes formidables, créé des amitiés précieuses, trouvé l'amour et découvert une nouvelle équitation, une nouvelle approche du cheval.


Nous avons fait des randonnées un peu partout en Suisse et en France, nous avons travaillé du bétail, participé et été classés à des compétitions, galopé sur les plages du débarquement de Normandie, visité les châteaux de la Sarthe, surpris un lynx qui faisait une sieste dans le Jura, sauvé un hibou moyen-duc et flâné de longues heures dans campagnes et forêts.


Elle aura été le déclic dans mes études, celle qui m'a poussé à me former afin de devenir naturopathe pour animaux, qui m'a fait me creuser la tête et remettre en question mes acquis dans tous les domaines.


Nous avons formé une belle équipe durant ces 9 années bien trop courtes, et c'est tout ce dont je souhaite me souvenir.



Un an et demi après avoir perdu ma jument Kywanne, je me suis sentie enfin prête à tourner la page et à me remettre en selle.


Le deuil, c'est étonnant. J'ai toujours pensé être une cavalière tellement passionnée d'équitation que je n'aurais jamais pu me passer de monter à cheval. Surtout quand je constate que j'ai passé au moins 2400 jours de ma vie, les fesses posées sur une selle. Finalement, la vie m'a montré qu'il en était autrement. Quand tu passes 9 années en compagnie d'un cheval, ce dernier devient un membre à part entière de ta famille, ton meilleur ami, ton confident, un bout de ton âme.


J'ai mis un an et demi avant de réussir à me remettre à cheval sans éclater en sanglots, sans chercher à ressentir des sensations envolées à tout jamais. J'ai mis une année et demi pour que mon âme et mon corps comprennent enfin ce que mon cerveau avait déjà assimilé depuis longtemps : cela ne sert à rien de vouloir retrouver ma jument dans tous les chevaux que je monte, elle était unique, je dois reconstruire ma vie de cavalière sans elle.


J'ai donc arrêté de monter, et ça ne m'a pas manqué, ça m'a fait du bien. J'ai fait mon deuil, je me suis reconstruite, j'ai accepté l'étagère vide dans mon coeur et je l'ai remplie d'amour.


Une année et demi après le départ de ma jument, on m'a embarqué sans vraiment me laisser le choix (et merci pour ça !) sur un concours de conduite de bétail. Je n'avais pas remonté depuis le décès de Kywanne et je n'avais jamais mis les fesses sur la jument que mon amie m'avait prêté.


Et bien vous savez quoi ? J'ai pris un plaisir immense et j'ai retrouvé le goût à l'équitation. Je pense que j’avais besoin de cette spontanéité, à l’époque, pour me remettre en selle.

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