Les douleurs articulaires
- Hélène Ralda

- 3 avr. 2019
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 avr. 2023

Nous tenons debout et nous déplaçons grâce à notre squelette et nos muscles...mais tout cela serait impossible sans les centaines d'articulations de notre corps ! Malheureusement, les articulations de nos animaux sont souvent malmenées à cause de leur mode de vie, leur alimentation et leur travail, et cela engendre parfois des pathologies chroniques.
On entend souvent les cavaliers dire que leurs chevaux ont de l'arthrose et on les voit leur donner des mélanges à base de plantes « spécial articulation » à la moindre raideur, sans connaitre vraiment la pathologie de leur animal ni la composition de ce-dit complément.
Or, pour prendre en charge efficacement une pathologie, encore faut-il savoir précisément de quoi il s'agit !
On ne donne absolument pas les mêmes plantes à un cheval souffrant de mycose qu'à celui qui a une teigne, pourtant ce sont deux des problèmes de peau.
Il en va de même pour le traitement d'un cheval atteint d'une pneumonie et l'autre d'une allergie respiratoire...ce sont bien des problèmes pulmonaires mais ils ne seront pas du tout appréhendés de la même manière : acheter le mélange « spécial poumons » sera une perte de temps, d'argent et surtout, un risque pour la santé de votre animal.
DEJA, C'EST QUOI EXACTEMENT UNE ARTICULATION ?
Au sens anatomique du terme, une articulation est une zone de jonction entre deux extrémités osseuses.
Les deux os qui se font face vont être recouverts de cartilage, et entre ces derniers on trouvera une capsule contenant un liquide appelé la synovie. Ce liquide synovial a plusieurs rôles, il sert à lubrifier l'articulation, réduire les frictions, amortir les chocs, nourrir le cartilage et éliminer les déchets.
L'articulation est aussi composée de ligaments, qui vont attacher les os entre eux, et de tendons, qui relient l'os à un muscle.
Voici un petit schéma pour te rendre cette théorie un poil plus concrète :

MON ANIMAL A MAL, QUEL EST LE DIAGNOSTIC ?
Petite mise en garde, cet article ne remplace en rien l'intervention d'un vétérinaire !
Quand on est face à son cheval qui boite ou à son chien qui a une raideur chronique, il est important de se poser les bonnes questions afin de pouvoir avoir une idée clair de l'origine de la douleur pour la traiter le plus efficacement et rapidement possible.
En règle générale, une douleur est synonyme de l'altération d'un des constituants de l'articulation, que ce soit la poche synoviale, le cartilage, un ligament, etc.
Il est important de se poser les questions suivantes :
- Depuis combien de temps il y a une raideur ou une boiterie ?
- Est-elle consécutive à un choc ou un accident ?
- A quel moment de la journée est-elle le plus présente (matin, midi, soir) ?
- Cette douleur provient-elle d'une seule ou de plusieurs articulations ?
- Est-elle présente au repos (cheval qui se couche souvent, n'est pas stable sur ses membres, etc) et/ou atténuée/exacerbée par le mouvement ?
- L'animal a-t-il de la fièvre ?
- La zone douloureuse est-elle froide ou chaude ? Gonflée ou normale ?
Suivant les réponses, cela pourra esquisser une pathologie, permettre au vétérinaire de vous donner un diagnostic précis et de cibler au mieux un traitement.
Ici, vous trouverez des informations sur les pathologies articulaires suivantes (ils ne sont pas encore tous publiés ! Dès qu'ils sortiront, vous pourrez cliquer directement sur le lien) :
- Arthrose
- Arthrite
QUELLES SONT LES CAUSES D'UNE DOULEUR ARTICULAIRE ?
En général, on dit qu'il y a six causes principales à une douleur articulaire.
1. Une inflammation : par exemple, si elle ne concerne qu'un tendon ce sera une tendinite, si elle se généralise sur toute l'articulation ce sera de l'arthrite.
2. Un traumatisme : une chute, un coup, une mauvaise réception à l'obstacle, une torsion (un faux-mouvement), etc
3. Une dégénérescence tissulaire liée à l'âge, au poids ou à une prédisposition physiologique : si cela touche le cartilage on l'appellera de l'arthrose.
4. Un dépôt de cristaux dans les articulations.
5. Une maladie auto-immune.
6. Une maladie infectieuse, comme l'arthrite septique.
COMMENT PREVENIR CE TYPE DE PATHOLOGIE ?
On est d'accord, en cas de cause traumatique, c'est souvent la faute à pas-de-chance. Cependant, il est possible de prévenir les lésions grâce à des petits réflexes quotidiens assez simples !
1. Respectez le rythme de croissance de vos animaux !
Chez les chiens, attendez 1 an avant de les faire monter et sortir du coffre de votre voiture seuls, de les inscrire à l'agility ou encore de leur faire faire des activités trop éprouvantes pour leurs articulations (balades à cheval intenses trop longues, sauts, etc).
Les chevaux terminent leur croissance osseuse...autour de 5,5 ans ! Evitez tout travail intensif avant cela, si c'est possible (malheureusement, je sais bien que certaines compétitions sont uniquement ouvertes à de très jeunes chevaux...à vous de faire les pour et les contres en connaissance de cause).
2. Luttez contre le surpoids et l'obésité !
Adaptez les rations de votre animal et choisissez un milieu de vie qui lui convienne, même si elle ne correspond pas forcément à votre vision des choses. Eh oui, votre PRE directement importé d'Andalousie est habitué à sucer des cailloux, l'herbe verte et grasse du Jura n'est absolument pas conseillée. Privilégiez un "paddock paradise" qui limite l'accès à l'herbe plutôt que de le laisser au pré, au risque de récupérer une boule de pétanque fourbue.
3. Bougez ! Et faites un travail adapté.
Pour les chevaux, privilégiez un lieu de vie qui favorise le mouvement. Pour les chiens, n'oublions pas que la balade c'est tous les jours, par tous les temps, et que ça ne dure pas que 15 minutes le temps de faire le tour du quartier.
Quant au travail, on le sait tous, les muscles sont l'ennemi du gras...donc soyez rigoureux, ayez un rythme de travail adapté ainsi qu'un entrainement cohérent : on ne laisse pas son cheval en boite la semaine pour faire du CSO ou du CUTTING le week-end !
Pour finir, ne négligez surtout pas la détente avant et après une séance...cela fait entièrement partie du travail et je vois encore trop souvent des gens descendre de leur monture 5 minutes après avoir arrêté de galoper. Pour plus d'informations sur une bonne détente pré et post-séance, clique ici.
4. Protégez juste ce qu'il faut !
Bon, soyons honnêtes : un cheval c'est précieux, on y tient, ça coute cher et on adore faire du shopping pour lui.
Ce n'est pas pour autant qu'il faut basculer dans un extrême et le surprotéger ! Donc zou, on enlève les guêtres au pré, on vire les bandes de travail pour la balade, on range les protections pour nos séances sur le plat, et on le laisse se débrouiller avec ses pattes...
Eh ouais ! Un cheval surprotégé a plus de risque de se faire mal une fois son matériel bien rangé dans le placard, et qui plus est, il a de grandes chances de de développer des meilleures allures et un pied plus sûr si ses membres sont tout nus...
5. Eliminez les toxines et soutenez son organisme !
Grâce aux plantes, aidez son corps à rester propre toute l'année ! On l'a dit plus haut, les toxines qui viennent se loger dans les articulations peuvent être la raison des boiteries à cause non-identifiée. Faire des drainages adaptés au bon moment, c'est primordial.
De plus, chaque animal a son individualité : certains auront un terrain inflammatoire, d'autres une prédisposition génétique, les derniers, des séquelles dues à un accident. Pour ces chevaux ayant des pathologies articulaires chroniques, n'hésitez pas à soutenir l'organisme à l'aide de cures plusieurs fois dans l'année.
Attention la-aussi de ne pas tomber dans l'excès : trop de plantes parfois inadaptées et données en continu, c'est l'ennemi du bien ! Et malgré vos bonnes intentions, vous ne lui rendrez pas service...

6. Les thérapies manuelles et énergétiques sont vos alliés
On n'y pense pas forcément, mais avoir un suivi régulier, structurel et énergétique, est un atout réel. Un cheval qui fonctionne de manière optimale, qui a une bonne posture, une bonne homéostasie, et qui est bien dans sa tête et dans ses pieds, c'est un garant de bonne santé !
7. Adaptez-vous à votre animal, et faites confiance à votre instinct !
On ne le dit pas assez souvent alors que, pour moi, c'est primordial...N'oubliez jamais que vous connaissez mieux votre animal que n'importe quel autre professionnel, et que votre ressenti n'est pas à prendre à la légère.
Si vous estimez qu'il y a besoin de faire appel à un vétérinaires ou à un autre professionnel, faites-le même si votre entourage vous le déconseille. Si vous estimez qu'il faut attendre quelques jours avant de voir quelqu'un, écoutez-vous.
Déjà parce que votre état se reflètera sur votre animal : si vous êtes angoissé de ne pas avoir appelé un vétérinaires alors que vous le vouliez, vous risquez de transmettre cette angoisse à votre compagnon à quatre pattes...
En plus, parce que quand on connait notre animal, au fond de nous, on sait comment réagir. C'est assez inexplicable mais souvent notre instinct et notre connaissance notre ami-poilu, nous donnent la solution.
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