Douleurs et compensations
- Hélène Ralda
- 20 juin 2019
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 avr. 2023
Tu as déjà fait des cours de Yoga ?
Si oui, imagine ce moment, ou ton enseignante te demande de te mettre dans un « chien tête en bas » (position qui a tendance à te faire penser, si tu es aussi souple que moi, que tu as plus de gênes en commun avec un Hêtre - Fagus sylvatica - qu'avec l'homo sapiens).
Une fois placé dans la position la plus juste possible, tu vois du coin de l'oeil ta prof (qui elle tient génétiquement du chewing-gum) adopter la même pose, le regard serein, et dire d'une voix calme : “Maintenant détendez-vous, détendez vos épaules, le bas du dos, décrispez la mâchoire, relâchez toutes les zones de votre corps qui sont tendues"...
Dur non ? Quand tu es dans cette position ou tu as tout qui tire, dès que tu te focalises sur les zones à décrisper, tu te rends compte que ça concerne presque tout ton corps. Ton front est plissé, tes abdos sont engagés, tu retiens ton souffle, tu serres la mâchoire, ta nuque est coincée...bref, une vraie boule de tensions !
POURQUOI LE CORPS COMPENSE ?
Comme vous l'aurez compris, dès que l'on sent que nos muscles tirent (courbatures), ou que l'on a une douleur quelconque, notre corps compense sans que nous en soyons conscients. Si on a mal au dos, on bloque notre respiration, si on a mal au ventre on serre les dents et les abdominaux, si on a mal à une jambe on crispe les fessiers et les lombaires...
Sachez que c'est pareil pour nos animaux !
Quand ils font face à une douleur ou a des tensions, ils se crispent tout comme nous...
Ces douleurs peuvent avoir une cause mécanique (boiterie, coup, blessure, etc) ou affecter un organe (douleur abdominale, mal aux reins, mal à la tête, aux ovaires, etc).
C'est un mécanisme naturel. Quand on a mal, nos muscles vont se contracter pour protéger notre organisme afin de former une sorte de « carapace protectrice ». Le problème, c'est que ces contractions musculaires, à long terme, vont elles aussi créer des tensions, des douleurs et affecter la posture.
POURQUOI COMPENSER ÇA AFFECTE LA POSTURE ?
Car quand on a mal, on modifie notre position. Ça aussi c'est souvent inconscient.
Par exemple, quand notre chien ou notre cheval a mal à un antérieur, il va surcharger les membres sains et utiliser son encolure (ou son cou) comme balancier pour compenser le manque d'appui sur sa jambe douloureuse. Si il a des douleurs lombaires, il va contracter ses abdominaux et surcharger les antérieurs.
Si l'animal compense sur une courte période, en cas d'abcès qui perce vite ou de courbatures, le corps ne prends pas trop de mauvaises habitudes. C'est assez facile de désamorcer les tensions si elles ne s'en vont pas naturellement.
Par contre, en cas de douleurs « sourdes » et chroniques, les compensations s'installent et deviennent habituelles. L'animal, face à une douleur ou une tension (parfois très légère !) qui est bien installée et qui dure dans le temps, va modifier sa posture et ne saura plus revenir à une position normale.
Le problème à long terme, c'est qu'une position compensatoire va peut-être soulager la douleur première (qui a entrainé cette nouvelle posture), mais elle va causer bien des dégâts dans le corps : usure anormale des articulations, perte de souplesse, boiteries, problèmes d'équilibre, etc.
L'EXEMPLE DE L'ARTHROSE :
Si on illustre cette problématique en prenant l'exemple de l'arthrose, on est face à une pathologie chronique et dégénérative (clique ici pour lire mon article à ce sujet). Un animal qui souffre d'arthrose va avoir tendance à être crispé, à anticiper la douleur lors de la mise en mouvement. Le problème est que l'animal va souvent se mettre à boiter du membre douloureux en cas de crise aigüe, en reportant son poids sur les autres jambes (et contractant beaucoup de chaines musculaires !) alors qu'elles sont elles-aussi atteintes d'arthrose !
Cette compensation va paradoxalement à la fois soulager le membre douloureux, et accélérer l'usure du cartilage des trois autres membres qui sont surchargés.
Même une fois que la crise a disparu, l'animal est tellement habitué à sa nouvelle position qu'il ne va pas retrouver sa posture normale, ce qui va accélérer l'évolution de sa pathologie.
L'IMPORTANCE DES THERAPIES MANUELLES :

Comme vous l'aurez compris, dès que votre animal a une douleur ou des tensions, il est primordial de faire appel à des thérapeutes afin de travailler sur les aspects mécaniques et énergétiques pour refaire fonctionner le corps de manière optimale.
Il est important d'associer des manipulations structurelles, musculaires, un travail sur les fascias, les organes et l'énergie/les méridiens (couloirs énergétiques du corps).
Ne l'oublions pas : les méridiens passent sur tout le corps, et une tension physique entraine quasi-automatiquement un dysfonctionnement énergétique. Même si les tensions ont disparu après le passage d'un ostéopathe, il est interessant de faire appel à un energéticien afin d'assurer la bonne circulation de l'énergie ! Prenons un petit cas pratique que j'ai vécu : C'est l'histoire d'une belle jument dont la selle est devenue inadaptée en grandissant, entrainant un blocage du garrot. Après avoir appelé un ergonome-équin qui lui a fourni une selle adaptée et avoir fait passer l'ostéopathe, sa propriétaire a constaté qu'elle avait de la peine à développer du souffle à l'effort (malgré un entraînement régulier et adapté), et enchainait les problèmes pulmonaires (toux, mouchage, pousse) alors qu'elle n'y avait jamais été sujette...
Les vétérinaires ont évoqué de l'emphysème et des compléments alimentaires naturels de « grande surface » se sont enchaînés. Aucun changement.
Quand je suis allé voir la jument, aucun doute possible : il y avait un gros blocage au niveau du méridien du poumon et du diaphragme.
Après une seule séance en énergétique et une cure en phytothérapie adaptés à son individualité (une mini-fiole, quelques millilitres par jour sur un mois), la jument c'est métamorphosée...elle n'a plus jamais toussé et a évolué en flèche dans son travail (avec un souffle bien développé).
EN CONCLUSION ?
Eh bien...les deux maîtres-mots sont :
- La COLLABORATION entre les différents professionnels afin d'obtenir des résultats durables.
- L'INDIVIDUALISATION du traitement (que ce soit en herboristerie, en ostéopathie, en acuponcture, en ergonomie, dans le travail, etc...)
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