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Croquettes : mon animal, vieux à 6 ans ?

Dernière mise à jour : 8 avr. 2023

Quand tu entres dans un magasin d'alimentation animale (ou simplement chez ton vétérinaire), il est courant de voir dressé devant toi un mur de sac de croquettes


Il y a une infinité les packaging différents : celui qui se veux médical, souvent d'un blanc brillant avec une petite croix rouge et des logos dérivés de la pharmacie, celui qui attire les baba-écolos (comme moi) qui est en papier pseudo-recyclé avec des dessins au crayon gris ou dans les vert et orange pastel, celui qui joue sur les races de chiens en affichant la tête d'un petit chiot avec une bouille-à-bisous ou encore celui qui se veut sauvage et mystique, proche du loup et du carnivore, qui affiche en gros des photographies de loup et de viande crue. Bref, tu l'auras compris, il y en a pour tous les yeux.


Une chose qui m'a frappée, moi qui n'ai jamais acheté de croquettes de ma vie, c'est de lire « SENIOR » sur les paquets qui sont dédiés aux chiens de 6 ou 7 ans et plus.

Ça veut dire quoi ?
Que ma belle Wookiee de 6 ans, qui est actuellement au mieux de sa forme, est en fait une sénior ?
Qu'elle est considérée comme un vieux chien alors qu'elle a la même forme qu'à ses 2 ans ?
Et d'abord, ça veut dire quoi des croquettes « SENIOR » ?
Qu'on doit changer 100% du bol alimentaire de notre animal selon son âge ? Comme si je devais donner à mon cheval, une fois ses 10 ans révolus, uniquement un foin et une herbe d'une qualité « vieux-crouton » car il est considéré comme tel par l'industrie alimentaire ?

Tout se bouscule dans ma tête...


UN POIL DE GENETQUE :


Après avoir lus plusieurs bouquins vétérinaires du XXème siècle (parus aux alentours de 1950), j'ai constaté que l'âge de vie moyen des chiens était de 16 ans....16 ans ! Quand on sait qu'actuellement, ça tourne plutôt autour de 7-10 ans chez les grands chiens et ceux de taille moyenne, ça fait peur.


Alors oui, tu me diras qu'il y a un facteur de sélection génétique (quoi que c'est quand même flippant de se dire que la sélection humaine a réussi à faire baisser la moyenne de vie d'un animal...pour le progrès, on repassera).

Je t'invite à regarder ce reportage absolument horrible à ce sujet (clique sur le titre) : Chiens de race - Maîtres fous. Il fait vraiment avoir les reins bien accrochées ! Bien qu'il n'y aie aucune image gore ou de maltraitance, ce reportage t'explique comment nous, les humains, avons sélectionné des chiens malades afin d'en créer des stud-book sur un unique critère qui est la beauté (à nos yeux), au dépend de leur santé.

Tu l'auras compris, si tu veux un chien de race, renseigne-toi bien sur l'éleveur que tu choisis, sur la consanguinité, exige des tests de santé et n'hésite pas à contacter d'autres propriétaires qui ont des individus du même élevage pour avoir leur retour.


ET L'ALIMENTATION DANS TOUT ÇA ?


Justement ! Le surpoids, l'obésité ainsi que la banalisation de certaines pathologies telles que les problèmes rénaux chez les chats (pour donner un exemple) ont aussi comme origine à mes yeux la mal-bouffe.


Et si il était possible de conserver et d'entretenir la santé de notre animal uniquement avec son alimentation ? Doit-on rappeler le vieux dicton d'Hippocrate qui disait « que ton aliment soit ton médicament » ?


Dans la nature, quand on observe les animaux, on remarque qu'ils ont accès à de la diversité alimentaire. Ainsi tout au long de l'année et au fil du temps, leur alimentation se modifie en même temps que leurs besoins. Pourtant, même chez certains animaux domestiqués comme les vaches ou les chevaux, d'autant plus si ils vivent dans des conditions au plus proche de la nature (au pré et en troupeau), on ne verra jamais un individu changer 100% de son bol alimentaire une fois ses X années révolues. Tout au plus, son alimentation de base restera la même (herbe et foin), mais son propriétaire le complémentera parfois durant certaines périodes de l'années.


Pourquoi serait-ce différent chez les chiens et les chats ? Pourquoi les individus nourris avec une alimentation industrielle doivent-ils modifier totalement leur alimentation au fil des âges ?


Le phénomène de l'alimentation industrielle « senior » est explicable manière assez simple : c'est un cercle vicieux.

Voici un reportage sur les croquettes...il est interessant et reste une des rares resources vidéo disponible en langue française sur le sujet : Quelles croquettes pour nos bêtes

PENCHONS-NOUS SUR CE CERCLE VICIEUX :


6-7 ans, c'est en général l'âge ou les individus commencent à souffrir d'atteintes organiques et de surpoids, soit, c'est l'âge ou l'on commence à voir de manière visibles les conséquences d'une mauvaise alimentation (allergies, problèmes de peau, prise de poids, inflammation des gencives, tartre, arthrite ou arthrose, problèmes rénaux, etc).


Le pire ? Ces mêmes problèmes organiques et métaboliques sont actuellement considérés comme NORMAUX et dus à l'âge par certains professionnels de la santé animale.


Du coup, on achète une alimentation pour vieux-obèses, dite light et senior, qui coûte bien plus cher que l'alimentation "normale" et qui finalement contient encore moins de protéines animale qu'il n'y en a déjà dans la bouffe industrielle, avec plus de céréales/féculents et de fibres.


Résultat ? L'organisme est surchargé, le métabolisme surchauffe, les déchets s'accumulent et les frais vétérinaires et alimentaires augmentent...


REFLEXION PERSONELLE :


Finalement, si les mentalités de changement pas, si l'on continue à considérer certaines pathologies comme normales et dues à l'âge chez un individu relativement jeune, alors ce cercle vicieux ne sera jamais cassé.


Je sais qu'une alimentation naturelle comme le BARF, voir ration ménagère, n'est pas à la portée de tout le monde. Certains ne veulent pas prendre le temps de le faire (car au début, quand on commence, c'est chronophage), et pour une question pratique, les croquettes ou les boites restent une solution inégalable.


Seulement, nourrir à l'alimentation industrielle n'est-il pas le reflet de notre société actuelle ? Ou l'on souhaite que tout aille vite, sans effort et sans réflexion de notre part ?


Finalement, on reproduit chez nos animaux, nos chiens et nos chats adorés, les mêmes problèmes dont on souffre, nous les humains. Les cas d'allergies, d'arthrose, d'infertilité, de surpoids, de cancer et de problèmes cardiaques montent en flèche, et pour cause, toutes les études récentes le disent haut et fort : le prix de notre panier alimentaire mensuel a baissé de moitié, on achète plus, pour moins cher et de piètre qualité. On mange mal.


Dès lors que cette mal-bouffe et ces pathologie dites « courantes » sont banalisées et bien ancrée dans nos esprits actuels, comment pourrait-on envisager de mieux alimenter nos animaux ? Car finalement, mieux nourrir son animal, c'est remettre en question la société et notre propre alimentation, c'est mieux se nourrir soi-même. Et ça, c'est pas simple.

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